Mes débuts dans l’astrophotographie

Par Robert Grauenfels © 2014


Pour s’essayer dans la photographie astronomique il faut s’équiper et s’informer.
Ensuite il faut trouver le sujet qu'on aime photographier. Voici mes essais.

Comme lecture voici une liste de ce que j’ai trouvé d’intéressant :
* Le numéro hors-série du magazine Ciel et Espace "Photographier le ciel" (peut être encore acheté en version numérique sur leur site web)
* Le livre "Constellations et planètes" de Antonin Rukl (Grund) pour la présentation succincte des objets astronomiques
* le livre "Ciel & Astronomie Passion" de Michel Marcelin (Hachette) pour le style accessible et la présentation du matériel astronomique
* Le magazine "Ciel et Espace" pour un public large intéressé par l'astronomie en général mais aussi de l'observation du ciel
* Le magazine "Astronomie Magazine" très orienté vers les observations et la photographie astronomique
* Le magazine "L'Astronomie" orienté vers l'astronomie professionnelle
* Il existe évidemment une littérature très riche en anglais, comme "Sky & Telescope"



Côté matériel, il faut penser « évolutif ».


Comme le matériel est très cher, il faut dès le début faire des choix. Donc il est important de ne pas se presser et de commencer de faire des essais avec le matériel qu’on a déjà (appareil photo, jumelles etc.) pour comprendre les difficultés et aussi de trouver ce qu’on veut vraiment faire. Le matériel d'astronomie se vend mal en occasion, pour ne pas perdre de l'argent une idée sera de se rapprocher d'un club d'astronomie local ou de payer une ou deux nuits de découvertes d'étoiles pendant les vacances juste pour « tester » sa passion.
Tout d’abord il faut savoir que la photographie de la Lune et des planètes est bien différente de celle de ce qu’on appelle le « ciel profond ». La différence c’est la luminosité, donc le temps d’exposition nécessaire pour voir quelque chose sur la photo. La pollution lumineuse fait que les observations astronomiques sont assez difficiles en Europe. Mais les planètes sont très lumineuses et pour l'astrophotographie il existe des filtres qui réduisent cette pollution. Encore plus embêtant que la pollution lumineuse c'est la météo.


Le capteur d'images (appareil photo)


Tout d'abord, il existe plusieurs moyens pour faire des photos du ciel : cameras astronomiques, appareils photo numériques, appareils photo argentiques, caméscopes, webcams et même smartphones. Je vais discuter seulement les appareils photo numériques à objectif interchangeable.
Voir par exemple un article du "Ciel et Espace" qui fait une comparaison entre les cameras dédiés à l'astronomie et les appareils photo reflex (numéro d'avril 2012).
Si on a peu d’argent disponible il faut quand même commencer avec un appareil photo à objectif interchangeable (pour être évolutif). Si on veut absolument s'essayer avec un appareil photo avec objectif intégré (bridge) il faut pouvoir utiliser aisément la mise au point manuelle du focus.
Ensuite un choix pourra être d’investir dans un bon objectif avec une bonne luminosité et un trépied photo. Ça permet déjà de faire pas mal des choses. Mais un bon téléobjectif lumineux est plus cher qu’un instrument complet. D’une autre côté l’objectif pourra aussi être utilisé à d’autres fins que l’astronomie. Ils sont rares les zooms lumineux, d’habitude ce sont des objectifs à focale fixe qui sont le mieux adaptés à la photographie en basse lumière.


Quelle marque pour l'appareil photo ?

Si on n’a pas déjà un, pour choisir une marque il faut se documenter. J’utilise le Nikon D60 que j’avais déjà, mais les passionnés utilisent généralement des Canon. Il y a de plus en plus d'appareils « hybrides » qui ont un objectif interchangeable mais ne sont pas des reflex (pas de viseur optique). Personnellement j'ai essayé le Nikon 1 J2 et le Panasonic G5.


Voici mes commentaires sur les hybrides

Pour commencer, il faut d'abord savoir utiliser son appareil photo.

Ça semble simple, mais ce n'est pas. Parce que dans la photographie de nuit il fait … nuit, on ne voit pas bien les buttons et parfois l'appareil se trouve dans des positions difficiles. Donc il faut savoir manier son appareil yeux fermés (au sens propre). Une cible de choix pour tester son matériel est la Lune. Elle est très lumineuse et très contrasté. A priori, facile à photographier. Mais pas tout à fait. Donc commencez avec la Lune, si vous trouver du plaisir à régler pendant une demi heure le matériel pour distinguer dans la photo un cratère visible aux jumelles alors vous pouvez passer aux choses suivantes et continuer à investir de l'argent.


La monture (le trépied pour l’instrument astronomique)


Il faut qu’il soit assez costaud pour supporter en plus de l’instrument le poids de l’appareil photo et des accessoires.
Les montures sont chères, pour se faire une idée cherchez les prix d’une Vixen GP2 ou d'une SkyView Pro ou EQ3-2 qui sont le minimum. Par contre il existe des kits instrument + monture qui sont à des prix intéressants.
La caractéristique essentielle d'une monture est le poids maximum supporté. Mais il faut diviser par deux ce poids pour avoir un instrument stable. Par exemple une EQ2 peut supporter 4,5 Kg (10 livres). Mais avec un instrument de 4 Kg ça devient vite frustrant. Donc une EQ2 peut servir pour un petit instrument mais dès qu’on ajoute un appareil photo elle montre ses limites : le moindre toucher le fait vibrer. Même pas la peine d’y ajouter un moteur.
Les montures sont équatoriales ou azimutales. En astronomie les équatoriales (appelés aussi allemandes) sont les plus utilisés, elles permettent de suivre le mouvement des astres en tournant une seule molette.
Les montures sont en général évolutives, on peut ajouter des accessoires.
Les montures motorisées peuvent suivre le mouvement des astres grâce à leur moteur AD. Le moteur peut être activé par une raquette de commande (par exemple Vixen VX37911).
Les motorisations StarBook (comme Vixen VX2522) ont un petit ordinateur intégré qui connait les positions des astres et pointent toutes seules dans la direction désirée. Il est possible aussi de commander la monture avec un PC ou MAC avec un logiciel et une interface dédiée
Les meilleures sont celles qui sont couplés avec caméra de suivi. La caméra permet à la monture de « voir » quelques étoiles de référence et donc de pointer vers la même direction pendant des heures. Ce système est utilisé par tous les télescopes professionnels (sur Terre ou satellites). Mais pour qu'une monture équatoriale fonctionne correctement (en mode manuel ou avec un moteur) il faut faire la mise en station (l’alignent avec l'axe de rotation de la terre). Si on veut vite regarder un astre on peut ne pas faire ce réglage. Mais il est important pour le confort de l'observation et essentiel pour la photographie (dans l'astrophotographie on utilise des centaines des photos du même objet pour l'image finale, donc il faut être bien aligné) .



L’instrument


Personnellement j'ai choisi une lunette Orion de 120 mm de diamètre et 1000 mm distance focale. J'ai fait ce choix parce que les lunettes sont plus simples que les télescopes et se ne se dérèglent pratiquement pas. Elles sont un bon choix pour la photographie astronomique, surtout les apochromatiques (très chères).
Mais les lunettes sont lourdes. D'ailleurs dans le domaine amateur je pense que j'ai la dimension maximale.
Les télescopes bien réalisés sont donc plus performants que les lunettes. Mais ils ont des miroirs et leur qualité optique peut être décevante si on fait le choix du petit prix. Concernant les télescopes il existe plusieurs formules optiques et il faut bien s'informer avant de choisir. Chaque formule optique a ses avantages et inconvénients.


Un mot sur les prix.

Le souci avec le matériel en général (pas seulement astronomique) est que le prix augmentent dans un mode exponentiel avec la qualité. Donc pour un petit plus on paie beaucoup. Il est donc essentiel de trouver le bon rapport prix/caractéristiques/qualité.
Les questions qu'on doit se poser :
* observation ou photographie ou les deux ?
* Planètes ou ciel profond (galaxies et nébuleuses) ?
* 50.8 mm (2") ou 31.75 mm ?
* Transportable ou pas ?






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Mise en ligne: le 15 février 2014

Dernière modification: le 10 aout 2016

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